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JAZZ MAGAZİNE JAZZMAN, MAİ 2012, N°637
Fidèle aux traditions turques qu’elle réinvente depuis Takalar (1989), la chanteuse turque Senem Diyici n’a cessé de reconfigurer son univers en partenariat avec les musiciens dont elle s’entourait /… / Sur la pièce d’ouverture, on la découvre en retrait dans ce rapport au jazz qui lui a jusqu’ici ouvert nos pages, le trompettiste Can Ömer Uygan se plaçant plutôt sur le terrain des traditions d’improvisation moyen-orientales. Mais guère plus qu’un Ibrahim Maalouf ou même qu’un Arve Henriksen. Mais tandis que l’on avance dans le disque, on réalise combien cette nouvelle orientation doit à la personnalité de Bruno Tocane et à la complicité qui l’unit depuis quelque temps à Alain Blesing. Elle entraîne l’ensemble jusqu’au long et formidable exutoire sonore improvisé qui conclut l’album et fait pendant à la pudeur extrême entourant des pièces plus dépouillées qui peuvent reposer sur le seul discret soutien d’une guitare à cordes nylon.
Franck Bergerot